Plus de diplômés = plus de progrès

C'est certainement une bonne nouvelle pour tous les peuples aussi bien ceux qui favorisent l'immigration des cerveaux, car ils en comprennent les avantages, que ceux qui découragent les migrations, mais parviennent au moins à favoriser leur propre croissance du nombre de diplômés.

En Europe, seule la Roumanie a un pourcentage de diplômés inférieur à l'Italie sur la population adulte totale (17,8 %), alors que les pays les mieux gouvernés en ont le double ou le triple, par exemple 36,5 % en Espagne, et 45,2 % en Irlande. Plus de jeunes diplômés de l'enseignement supérieur ne signifie pas seulement une plus grande compétence dans les politiques de développement et de renforcement des systèmes universitaires, mais aussi moins de place pour le populisme fondé sur une ignorance généralisée. Là où les étudiants internationaux augmentent, grâce aux cours dispensés en langues étrangères, les budgets consacrés à l'éducation, estimés à un total mondial de 433 milliards de dollars d'ici 2030, augmentent également, pour les seuls étudiants étrangers, plus du double des budgets pré-pandémiques (environ 200 milliards de dollars).

La croissance des étudiants étrangers dans le monde passe de cinq millions en 2019 à jusqu'à huit millions d'étudiants étudiant à l'étranger d'ici 2030, qui s'ajouteront aux diplômés locaux, tandis que trois diplômés sur quatre dans le monde ils seront en Afrique et en Asie. L'Asie, qui compte plus de diplômés universitaires que le reste du monde réuni, doublera son avance. La stratégie la plus courante envisage une adaptation rapide des universités aux exigences de la nouvelle économie, avec une flexibilité maximale des cursus proposés. Cette transformation passe par l'émergence de nouveaux types de diplômes, notamment des diplômes plus courts et plus flexibles voire des micro-diplômes ciblant des filières spécifiques ; une intégration plus étroite de l'enseignement supérieur, des compétences et du travail; les nouvelles dimensions de la concurrence transfrontalière, y compris un accent accru sur l'enseignement transnational ou l'enseignement à distance ; et enfin la normalisation de l'apprentissage multicanal, avec une gamme croissante de modes de prestation et d'expériences de travail des étudiants intégrés dans les programmes. Grâce à ces mesures innovantes, le Japon a dépassé 50% de diplômés sur la population adulte totale (43% en Australie), mais aussi des économies plus petites que l'Italie, comme Singapour et la Thaïlande ont dépassé 27% de diplômés et la Corée du Sud a atteint 51,7% , trois fois l'Italie.
(Source des données et des graphiques : HolonIQ).


Sandro Calvani
NP Mai 2023