Arrêter, ça vaut le coup

Il y a quelque temps a été célébrée la Journée mondiale sans tabac, instituée il y a plus de trente ans par l'Organisation mondiale de la santé, pour souligner les effets négatifs de la cigarette sur l'humanité et la planète.

Au cours des dernières décennies, les modes de consommation de nicotine se sont multipliés : outre les cigarettes traditionnelles, les cigarettes électroniques (e-cig) et les produits à base de tabac chauffé (iqos) se sont développés. Le marché a développé des produits particulièrement attractifs, notamment pour les plus jeunes, véhiculant l'idée déformée qu'ils sont moins dangereux en termes de santé et d'addiction. La vérité est que ces produits rendent beaucoup plus probable l’utilisation à long terme de produits à base de nicotine, en particulier chez les enfants. Il est important de réfléchir aux données à cet égard : en Italie, environ 16 % des enfants entre 13 et 15 ans fument. Sommes-nous vraiment sûrs que le marketing souhaite réduire la consommation de tabac et de nicotine ?

Les données scientifiques confirmant les méfaits du tabac et des plus de 7 000 substances présentes dans une cigarette sont largement reconnues et démontrées. D'autres modes de consommation de nicotine présentent également des risques importants, qui sont actuellement étudiés. Les campagnes de sensibilisation sur le sujet ne manquent pas, à commencer par les messages sur les paquets de cigarettes. Cependant, abandonner cette dépendance est très difficile, car la nicotine est l'une des substances les plus addictives ; réfléchir aux risques n’est pas un moyen de dissuasion suffisant.

Nous pourrions alors essayer de tirer parti des avantages que nous aurions, à la fois individuellement et en tant que communauté, si, comme par magie, tout le monde arrêtait de fumer. Les bénéfices qui en résultent profitent à la personne, à l’environnement, à l’économie et à la société dans son ensemble. Voici quelques exemples : les fumeurs pourraient gagner 10 ans de vie, avoir moins de cancers et de diverses maladies respiratoires et cardiovasculaires ; 1 850 milliards de dollars seraient économisés par an (1,8% du PIB mondial) ; les travailleurs des champs, dont de nombreux enfants, ne seraient plus exposés aux pesticides, aux herbicides et ne recevraient plus l'équivalent nicotine de 50 cigarettes par jour ; 3 millions d'hectares pourraient être utilisés pour d'autres cultures ; moins de dioxyde de carbone et d'autres substances toxiques produites par les usines de production seraient rejetées dans l'environnement ; l'eau nécessaire à la production des cigarettes serait économisée, soit 3,7 litres pour chaque cigarette ; enfin, la pollution serait réduite grâce aux milliards de cigarettes jetées chaque année sur le sol, qui mettent plus de 10 ans à se décomposer. Je ne sais pas si un jour nous nous réveillerons et que la magie opérera. Il est certainement de notre responsabilité de sensibiliser un à un à ce qui nous manque si nous nous adonnons à la consommation de cigarettes.


Valentina Turinetto
NP août-septembre 2024