Pardon

De même que Jésus veut me rendre disponible pour le pain, disponible pour satisfaire mes frères, ainsi il me demande d'être disponible pour le pardon : pardonne-moi comme je pardonne !
Voilà donc une profonde prise de responsabilité.
Cependant, une question peut surgir spontanément : notre pardon passe-t-il en premier ou le pardon de Dieu passe-t-il en premier ?
Si nous prenons cette phrase au pied de la lettre, si Dieu nous pardonnait vraiment comme nous pardonnons, qui recevrait un jour son pardon ?

Pensons à la parabole du débiteur pardonné ou à la parabole du serviteur impitoyable (Mt 18, 23-35).
Ce serviteur, bien qu'il ait fait l'expérience du pardon, d'être pardonné gratuitement, n'a pas pu se libérer de ce qui en lui était un obstacle à l'amour, il n'a pas pu comprendre ce qu'impliquait un si grand pardon.
C'est essentiel : découvrir combien nous avons été et sommes pardonnés chaque jour, pour devenir à notre tour capables de pardonner, pour pouvoir nous placer face aux autres comme Dieu, librement, par pur amour, place lui-même devant nous.

Ce n’est pas que je puisse presque « acheter » le pardon de Dieu en ayant pardonné aux autres, et que je doive leur pardonner dans ce but. Je pardonne parce que j'ai fait l'expérience du pardon, parce que j'ai découvert que Dieu m'aime, pour ne pas pouvoir m'en attribuer le mérite devant Dieu.
Tout comme Dieu me pardonne librement, je dois pardonner librement.
Il est mon Père, je dois apprendre de lui, comme Jésus.
 

Père Mario Nascimbeni
par Progetto (maintenant NP) octobre 1992