Égalité des genres

L'objectif 5 de l'Agenda 2030 se rapporte à l'égalité des sexes, mettant l'accent sur trois aspects particuliers : éliminer les formes de violence et de discrimination ; éliminer les pratiques traditionnelles néfastes, telles que les mariages précoces et les mutilations génitales féminines ; assurer l'équité entre les sexes dans l'accès au monde du travail et la représentation politique.

Au vu des données disponibles, environ deux femmes sur dix, âgées de 15 à 49 ans, ont déclaré avoir subi des violences physiques ou sexuelles ; de plus, 49 États n'ont pas encore de loi spécifique protégeant les femmes contre la violence domestique. Le problème des mariages précoces touche principalement certaines régions d'Afrique et du Moyen-Orient, avec environ 700 millions de filles mariées avant l'âge de 18 ans. En ce qui concerne l'accès au monde du travail et à la politique, la présence des femmes dans les postes de direction moyenne-haute est encore faible. Au-delà des statistiques et des chiffres, on constate que, même là où les droits fondamentaux sont inscrits dans les lois, il y a encore beaucoup de femmes qui se heurtent encore à des pratiques ou des attitudes qui semblent encore empêtrées dans des schémas anciens.

Pourtant, il semble que dans les expériences dans lesquelles une place est donnée aux femmes, des résultats positifs soient obtenus. Une récente enquête de l'OIT (Organisation internationale du travail) auprès de 13 000 entreprises dans 70 pays montre que les entreprises qui mettent en œuvre des initiatives visant à promouvoir la diversité des genres obtiennent de meilleurs résultats, y compris une augmentation significative des bénéfices : près des trois quarts des entreprises ont signalé des augmentations de bénéfices comprises entre 5 et 20 %. De plus, plus de la moitié des répondants ont déclaré que la présence des femmes facilite l'attraction et la permanence des talents dans les entreprises et conduit à des améliorations en termes de créativité et d'innovation, avec une amélioration conséquente de la réputation de leur entreprise.

Avec la richesse des figures féminines qui chute en cette période de pandémie, il est intéressant de noter comment plusieurs pays avec des femmes au sommet de la politique, ont fait face à l'urgence avec des stratégies particulièrement efficaces capables de trouver une bonne réponse de la population.

Les femmes ne représentent que 7 % des dirigeants mondiaux, mais lors de la pandémie, elles se sont distinguées positivement : la détermination, la confiance dans la technologie et la science et l'empathie étaient leurs armes gagnantes. Un exemple est celui de Jaginda Ardern, première ministre néo-zélandaise : diriger Facebook, sous couvert non officiel, pour expliquer aux citoyens de manière claire et directe les mises à jour sur les mesures à mettre en œuvre ; la réduction de 20 % de son salaire, avec d'autres ministres, en signe de solidarité avec ceux qui font face à des difficultés économiques dues à l'urgence ; la proposition de la semaine de travail de quatre jours comme moyen de recommencer. Des stratégies qui ont permis de contenir significativement l'impact du Covid-19 sur leur pays.

L'égalité des genres ne consiste pas seulement à garantir les mêmes droits aux femmes et à les protéger de la violence ; l'égalité des genres sera pleine et authentique lorsque, outre ces droits fondamentaux liés à la dignité de la personne humaine, il sera reconnu que laisser place aux caractéristiques et aux richesses particulières de l'âme féminine est une condition nécessaire pour une vie meilleure, durable et monde paisible.

Valentina Turinetto
NP avril 2021