Ernesto Olivero, le fondateur

Ernesto Olivero est né à Mercato San Severino (Salerno), il est marié, il a trois enfants et sept petits-enfants. Il a travaillé dans plusieurs entreprises de la zone de Turin et ensuite dans une banque, jusqu’à sa démission (1991). En 1964 il a fondé, à Turin, le Sermig, Service Missionnaire Jeunes, avec sa femme Marie et un groupe d’amis déterminés à combattre la faim par des œuvres de justice, à promouvoir le développement, à vivre la solidarité pour les plus pauvres.

À l’intérieur du Sermig, la Fraternité de l’Espérance voit le jour dans les années 80 ; à présent elle comprend une centaine de membres : des jeunes, des couples et des familles, des moines et des moniales qui se consacrent à plein temps au service des pauvres, à la formation des jeunes, avec le désir de vivre l’Évangile et d’être un signe d’espérance.

Autour de la Fraternité de l’Espérance, des centaines de bénévoles et le mouvement international des Jeunes de la Paix s’inspirent de la spiritualité et de la méthode du Sermig.

L’Arsenal de la Paix à Turin

En 1983 la mairie de Turin livre en commodat au Sermig l’ancien Arsenal Militaire de Piazza Borgo Dora. Olivero, encouragé par Giorgio La Pira, perçoit que cet événement sera le premier pas essentiel pour réaliser une prophétie de paix. Il commence à le transformer avec l’aide gratuit de milliers de jeunes, bénévoles, hommes et femmes de bonne volonté provenant de toute l’Italie. L’11 avril 1984 c’est le Président de la République italienne Sandro Pertini qui inaugure l’Arsenal de la Paix.

Au fil des ans, grâce à ses capacités d’organisation et entrepreneuriales, 45.000 mètres carrés de l’immeuble sont complètement rénovés.
Pour ce grand travail de transformation de l’Arsenal et l’activité menée sans cesse par le Sermig en faveur des plus démunis, Ernesto Olivero a été appelé « entrepreneur du bien ».

Autrefois on y forgeait la plupart des armes utilisées pendant les deux guerres mondiales, mais aujourd’hui l’Arsenal est devenu un « laboratoire » de partage, de dialogue, de formation des jeunes, d’accueil pour les plus indigents, un monastère métropolitain ouvert 24 heures sur 24.

C’est un refuge pour des hommes et des femmes qui ont besoin d’aide pour changer leur vie (pendant les 31 dernières années on a réalisé des projets pour aider des hommes et des femmes de 140 nationalités). C’est un lieu de rencontre pour des milliers de jeunes, provenant d’Italie et de l’étranger, qui se donnent rendez-vous pour se confronter, dialoguer et grandir. C’est le point de départ pour la solidarité qui arrive dans les cinq continents. C’est un lieu de prière et de silence, de culture et de formation.

En 2008 les autorités locales reconnaissent l’activité du Sermig comme un patrimoine du territoire, devenant la Ville, la Province et la Région de l’Arsenal de la Paix.

Le Sermig vit grâce à l’aide gratuite de milliers d’amis et bénévoles qui partagent leur temps, leur professionnalisme, leur argent, leurs biens matériels et spirituels. La « restitution » de ces ressources en faveur des plus malheureux permet au Sermig d’être supporté à 93% par des gens ordinaires.

L’engagement avec les jeunes

Le Sermig met à la première place les jeunes, pour les difficultés qu’ils doivent affronter à cette époque. Mais ils sont également l’espérance pour l’avenir, s’ils mettent leur vie en jeu en se préparant avec l’école, l’engagement, le service. Depuis toujours, Ernesto Olivero s’engage sans cesse pour leur offrir un témoignage de vie et des valeurs de référence. Depuis l’Arsenal de la Paix, un point de repère pour des milliers de jeunes, il a demandé aux autorités internationales de déclarer les jeunes un « patrimoine de l’humanité » qui, en tant que tels, doivent être respectés, soignés, aidés à grandir.

Les jeunes du Sermig ont scellé leur engagement avec la « Charte des Jeunes ». C’est pour eux que Ernesto Olivero a lancé le mouvement international des « Jeunes de la Paix », qui rassemble dans des rendez-vous mondiaux organisés périodiquement des dizaines de milliers de jeunes dans le but de transformer le monde à partir des nouvelles générations et de la paix (le premier a eu lieu le 5 octobre 2002 à Turin, avec 100.000 participants).

Afin que l’Arsenal soit au service des plus défavorisés, dès le début Ernesto Olivero a voulu qu’il soit, 24 heures sur 24, une porte ouverte sur la souffrance, la misère, la faim, le désespoir, l’injustice. Son style est celui d’une famille accueillante, désireuse d’aider ceux qui veulent s’échapper sincèrement de n’importe quelle situation de dégradation.

Le Sermig sort sans cesse de son Arsenal pour répondre aux besoins des plus pauvres, au Rwanda et au Darfour, en Roumanie et en Géorgie, mais aussi en Italie. Pour cet engagement qui embrasse sans cesse le monde des souffrants, en 1992 Ernesto Olivero remporte le titre de « Grand officier de l'ordre du Mérite de la République italienne » conféré par le Président de la République. En 1996 ce dernier le nomme aussi « Chevalier de la Grand-Croix ». En 1999 il a reçu de l’Université de Turin le titre de docteur honoris causa en Sociologie.

Engagement pour la paix et le développement

Persuadé que seuls le partage des ressources, la justice et le dialogue mènent à la paix, Olivero a réalisé avec le Sermig presque 3.050 actions humanitaires dans 92 Nations, avec des études et des projets qui visent à l’auto-développement, et des aides de première nécessité destinées à des populations et des individus.

Ce sont des projets qui visent à préserver la vie humaine, où les enfants sont considérés comme une priorité absolue. À côté des activités essentielles de l’accueil et des services (santé, habitation, alimentation, etc.), le Sermig encourage de plus en plus les projets de formation et la création d’entreprises qui produisent des revenus, pour mettre en valeur les ressources et les opportunités locales, pour favoriser l’esprit entrepreneurial et le professionnalisme, pour offrir des réponses concrètes et durables aux besoins de travail et développement.

En 1991 Jean-Paul II l’invite à être un « ami fidèle de tous les enfants abandonnés du monde » et confirme son engagement, déjà constant, à donner la vie aux enfants.

Ernesto Olivero n’a pas seulement suivi plusieurs projets de développement dans différentes parties du monde, mais il aussi participé personnellement aux 77 missions de paix menées par le Sermig dans des Pays en guerre, comme la Somalie, le Rwanda, l’ancienne Yougoslavie, l’Albanie… des aides de première nécessité ont été destinées à tout le monde, sans faire des distinctions politiques ou religieuses.

Ces activités ont permis de rencontrer les populations locales et trouver d’autres formes de présence et d’aide. Les missions au Moyen-Orient ont été particulièrement nombreuses : Liban, Irak, Palestine, Israël, Jordanie… Elles ont toujours visé à la cessation des conflits et au dialogue.

En reconnaissance de son choix de réaliser la paix par des actions concrètes de solidarité, le roi Hussein de Jordanie a remis à Ernesto Olivero la décoration de « Al Kawkab de première classe » ; l’organisation israélienne « Keren Kayemeth Leisrael » lui a consacré la plantation de 18 arbres sur les collines de Jérusalem.

Parmi ses missions de paix les plus remarquables, celle de 2002 : sa contribution à la résolution du siège de la Basilique de la Nativité de Bethléem lui a valu le prix « Homme de paix de Bethléem et Jérusalem » remis par la Custodie franciscaine de Terre Sainte.
L’Observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies lui a remis le titre «  Servitor Pacis » en 1997 et Mère Teresa de Calcutta, Norberto Bobbio, le Card. Martini, le Président du Liban e d’autres personnalités l’on proposé comme candidat au prix Nobel de la Paix.

Les Arsenaux dans le monde

En 1996 Ernesto Olivero ouvre avec une Fraternité du Sermig l’Arsenal de l’Espérance à São Paulo, au Brésil, dans un édifice qui, a partir de la fin du XIXème siècle jusqu’aux années Cinquante, a accueilli des millions de migrants provenant de tout le monde, dont nombreux italiens : ils restaient dans cette « maison de la douleur » pour une période de quarantaine, avant de rejoindre les plantations de café et de coton, où ils remplaçaient les esclaves.
Aujourd’hui c’est une maison qui accueille les plus pauvres du Brésil, les « sofredores de rua » qui migrent des banlieues vers les grandes villes pour chercher des possibilités d’emploi et une vie meilleure.

L’Arsenal de l’Espérance offre presque 7.000 réponses par jour : un lit pour la nuit, un repas, la possibilité de se laver, des cours d’alphabétisation et de formation au travail, des services médicaux ; son objectif est celui de donner dignité et favoriser la réintégration sociale. Trois-cent cinquante bénévoles représentent un point de repère pour les pauvres et les jeunes. Ici, Olivero n’a pas voulu apporter d’Italie des aides financières et des fonds, mais des idées à partager avec les bénévoles brésiliens, pour éveiller l’immense potentiel de ce Pays, riche en contradictions, mais aussi en ressources.

Ici, aussi bien qu’à Turin, la philosophie du Sermig consiste dans la réalisation d’une communauté où il n’y ait plus de « distance » entre celui qui accueille et celui qui est accueilli, où la gratuité n’humilie et ne réduit pas la dignité de l’individu.

Le Patriarche de Jérusalem a demandé à Ernesto Olivero de réaliser une œuvre d’assistance pour les personnes handicapées en Jordanie. Depuis 2003 le Sermig est présent en Jordanie, aujourd’hui à Madaba, à l’Arsenal de la Rencontre, pour répondre aux besoins de la population. Il accueille des enfants et des jeunes handicapés, musulmans et chrétiens, leur offre des soins médicaux, physiothérapie, intégration scolaire, soutien aux familles et il encourage leur intégration dans le tissu social grâce à un réseau de solidarité et bénévolat. C’est un lieu de rencontre pour les jeunes et les familles.

Le rêve de Ernesto Olivero est d’ouvrir des Arsenaux partout dans le monde, pour vivre le silence et la rencontre avec Dieu ; pour répondre aux exigences des pauvres et des jeunes, pour témoigner que les autres ne sont pas des ennemis et des étrangers, mais des individus qu’on doit connaître, aimer, respecter ; pour éduquer et nous éduquer à la solidarité, à la mondialité et à une citoyenneté responsable.
Un ami a écrit à son propos : « On peut expliquer Ernesto à partir de ce qu’il a réalisé : depuis qu’il a fondé le Sermig, des millions de personnes ont aidé des millions de personnes. Son domaine, la disproportion vécue dans la foi, sa devise, travailler en silence sérieusement et avec compétence, sa passion, transmettre l’espérance à travers les faits, sa règle, la patience unie à la sévérité ; le résultat de tout cela : le bien, bien fait ».

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