La valeur de la vie

Si la vie est liée à un progrès quantitatif et qualitatif, la vie de tous, et donc aussi celle des pauvres, alors il vaut la peine de s'engager dans le développement pour augmenter quantitativement la vie. Cela peut être la première étape. La seconde, consécutive à la première, part du constat que la vie nous a été donnée avec une énorme quantité de déchets.

On a l'impression que celui qui nous a créés a utilisé ses mains percées. On pourrait très bien aimer, croire en Dieu, rechercher la sérénité avec beaucoup moins d'étoiles, avec 50 mille espèces au lieu de 500 mille... Cette pensée, un peu étrange et voilée de romantisme, conduit à une seconde indication : dans le monde il y a une énorme quantité de vie potentielle, c'est-à-dire que nous avons été créés et placés dans un monde qui a en soi un énorme potentiel de vie même sous-exploité. Le potentiel de vie humaine est en réalité très grand, du fait de ce "gaspillage" (gaspillage bien sûr dans le bon sens) et de cette grande profusion de vie dans le monde. Alors la vie n'est pas seulement nécessaire, mais vivre c'est croire au monde et en avoir une conscience positive, croire que les choses créées et dont nous disposons ont un sens au-delà de leur être.

La vie n'est donc pas seulement nécessaire à la réalisation de l'homme, mais elle a probablement une valeur en soi. C'est pourquoi nous croyons à la vie et aux actions que nous menons pour la promouvoir, non seulement parce qu'elles servent l'autre, mais parce qu'elles font partie de notre vocation, de notre être d'hommes, de notre sens sur cette terre.

Cette idée vient justement du sentiment de "gaspillage" : l'énorme quantité de choses qui existe ne peut pas être seulement rattachée à une instrumentalité pour quelques ou plusieurs hommes, mais doit avoir un sens en soi, un sens proactif et planificateur, un esprit optimiste et valeur créative.

de « Progetto » (maintenant « NP »), 1992, n. 4

Giorgio Ceragioli
NP Mai 2022