Libre de faire le bien

De temps en temps, je pense que je devrais utiliser une canne pour être plus en sécurité dans ma promenade quotidienne. Ensuite, je la laisse à la maison. Est-ce que je refuse de vieillir ou est-ce que je veux être plus libre ? L’homme a toujours construit des outils utiles pour mieux se sentir et agir. Mais cela ne va pas de soi. Les outils peuvent aussi faire peur. Mon père, qui avait déjà plus de 60 ans au moment de la diffusion de la télévision en Italie, n'a jamais voulu l'avoir à la maison. Je pense qu'il avait peur de ne plus avoir besoin d'aller au cinéma !

Toute nouveauté effraie ou suscite l'enthousiasme : cela dépend de la façon dont on la regarde. La suspicion à l'égard de la nouveauté est tout aussi nuisible que le mépris du passé. Nous jugeons souvent ce que nous ne connaissons pas et des informations superficielles ne nous permettent pas de porter un jugement objectif et serein : mais nous devons nous rappeler que c'est la manière dont la nouvelle invention, idée ou culture est utilisée qui détermine sa valeur positive ou négative. Cela vaut pour tout, même pour la médecine, qui est un secteur qui, dans son progrès, a changé la vie, du moins dans les pays où elle peut être exploitée, de populations entières, permettant ainsi de vivre à la majorité des enfants et des personnes âgées. vivre une vieillesse moins dégradante. La dynamite a été utilisée pour construire des routes, des ponts, des tunnels et même les toits de mon monastère. Mais cela a rendu la guerre encore plus cruelle qu’elle ne l’était auparavant. Et c’est encore plus vrai avec l’énergie atomique. Nous vivons aujourd’hui dans un climat de recherche et d’inventions qui font tourner les têtes et qui changent la civilisation, les relations humaines, la manière de connaître et de communiquer : avec tout ce que cela a de positif, et c’est beaucoup, mais aussi de négatif. Tout doit aider l'homme dans sa croissance et l'humanité dans sa tendance vers l'unité (mais, espérons-le, pas vers l'uniformité) : pour la personne humaine, la liberté de savoir comment ces innovations sont utilisées et ce que nous en faisons demeure toujours.

Peur ou adoration ? Nous ne pouvons vivre ni dans le rejet un peu obtus de ce que la recherche et l'intelligence humaine mettent à notre service, ni dans une acceptation sans réserve des choses de plus en plus étonnantes qui nous sont proposées. L'intelligence, la sensibilité et la vraie prudence, qui sont de grandes richesses que le Créateur a placées dans sa créature humaine, ne peuvent et ne doivent pas être réduites au silence devant l'éclat de tout ce que l'homme peut inventer ou découvrir. Il nous a donné d'immenses dons pour apprendre à vivre mieux et à aider nos semblables, mais en nous, en plus de beaucoup de belles choses, il y a aussi de la fierté, de l'avidité, de l'arrogance et bien d'autres sentiments qui détournent notre perception des bonnes choses. . Le pape François, parlant de l'intelligence artificielle, soulignant également tout le bien qu'elle peut apporter à l'humanité, s'est également montré préoccupé par son utilisation immorale, par exemple pour fabriquer des armes, qui peuvent également être mises entre des mains folles. Nous devons toujours nous souvenir de la pensée de Dieu, immuable et toujours valable, annoncée par le prophète Isaïe : « Il jugera entre nation et nation et sera l'arbitre entre plusieurs peuples ; et ils forgeront de leurs épées des socs de charrue, et de leurs lances des serpes ; aucune nation ne lèvera l'épée contre une autre nation, et ils n'apprendront plus la guerre » (Is 2, 4).

Cette prophétie doit rester une indication, une carte de la recherche et des progrès de la recherche humaine et ne sera jamais dépassée ni rendue inutile. Cela nous permet également de regarder vers le haut et de voir les progrès du monde avec espoir. Même s'il nous laisse une liberté totale, Dieu ne se lasse jamais de transformer même nos misères en bien.


Césare Falletti
NP mars 2024