Petit et très utile

« Qu'est-ce que l'homme dans la nature après tout ? Un rien par rapport à l'infini, un tout par rapport à rien, quelque chose entre rien et tout. Infiniment loin d'embrasser les extrêmes, la fin des choses et leur commencement lui sont invinciblement cachés dans un secret impénétrable, et il est également incapable de voir le néant d'où il a été tiré et l'infini d'où il est englouti". Ainsi le philosophe et mathématicien Pascal nous rappelle combien l'infiniment grand et l'infiniment petit sont les extrêmes où se manifeste le plus évidemment la nature humaine et, avec elle, la beauté de la création, son équilibre, son harmonie et son mystère.

Avec les nanotechnologies on descend dans l'infiniment petit ! Un nanomètre c'est un milliardième de mètre : pour se rendre compte à quel point c'est petit, il suffit de penser qu'une feuille de papier fait environ 100 000 nanomètres d'épaisseur. Lorsque les scientifiques ont commencé à étudier certains matériaux à l'échelle nanométrique, ils ont réalisé qu'ils avaient des caractéristiques physiques, chimiques et biologiques inhabituelles par rapport à leurs homologues macro. Ils ont commencé à connaître un monde qui suit des lois et des propriétés différentes de celles présentes à des magnitudes plus élevées et appréciables à nos yeux. Cela a ouvert la possibilité d'études et d'applications dans de nombreux domaines, de la médecine à la chimie et à l'énergie, qui portent le nom de "nanotechnologies".

Dans le domaine médical, elles peuvent être utiles dans divers domaines : dans les processus de diagnostic, par exemple, certaines nanoparticules peuvent reconnaître des cellules tumorales à des stades très précoces. Tels des « drapeaux » particuliers, les nanoparticules peuvent adhérer différemment aux cellules des patients malades qu'à celles des sujets sains. Des produits de contraste spéciaux constitués de nanoparticules ont été développés qui, grâce à leurs caractéristiques et grâce à des technologies sophistiquées, peuvent identifier les cellules cancéreuses avec une précision jamais vue auparavant. Ces technologies permettent de délimiter les marges d'une tumeur lors d'une intervention chirurgicale.

Dans le domaine thérapeutique, on trouve des études concernant d'autres applications : il est possible d'activer des nanoparticules pour augmenter les concentrations de radicaux libres dans les cellules cancéreuses provoquant leur mort, sans impliquer les cellules saines. Un avantage lié à la taille "nano" est que ces particules extrêmement petites peuvent franchir des barrières parfois difficiles à franchir, comme la paroi vasculaire ou la barrière hémato-encéphalique, atteignant ainsi des sites cibles et transportant des molécules à des fins thérapeutiques.

Beaucoup ne sont des études qu'à un niveau expérimental, mais nous savons que c'est la voie à suivre pour accéder à l'actualité de la science et de la médecine. L'aspect caractéristique et unique des nanotechnologies est qu'elles sont des particules avec des dimensions de manière à leur permettre d'opérer au même niveau que celui où se déroulent les processus biologiques. D'une certaine manière, on peut dire que les nanotechnologies s'inspirent de modèles et de mécanismes présents dans la nature. Les cellules sont en fait des centres opérationnels qui gèrent un trafic complexe de « nanoparticules naturelles » contenant des informations génétiques, des protéines ou de petites molécules.


Valentina Turinetto
NP Juin / Juillet 2022