Prière et amitié

En cette période de reportages sur la pédophilie et les scandales sexuels dans l'Église, le Vatican s'est arrêté trois jours en février pour réfléchir sur le sacerdoce.
La question de fond a été posée par le cardinal Marc Ouellet (photo), préfet de la Congrégation pour les évêques, qui a organisé le colloque international Pour une théologie fondamentale du sacerdoce : que « peut-on attendre dans le contexte historique actuel, dominé par le drame de des abus sexuels perpétrés par des religieux ? »

Le pape François a ouvert les travaux dans la salle Paul VI par un long discours approfondi et articulé : « Je ne sais pas si ces réflexions sont le « chant du cygne » de ma vie sacerdotale, mais je peux certainement vous assurer qu'elles viennent de mon expérience. Pas de théorie ici, je parle de ce que j'ai vécu ». En tant qu'Église, "trop ​​souvent, et encore aujourd'hui, nous avons donné à l'obéissance une interprétation qui est loin du sentiment de l'Évangile", dit le Pontife, soulignant aux prêtres l'importance de la "proximité avec l'évêque".
L'obéissance "n'est pas un attribut disciplinaire mais la caractéristique la plus profonde des liens qui nous unissent dans la communion - explique-t-il -. Obéir, c'est apprendre à écouter et se souvenir que personne ne peut prétendre être le détenteur de la volonté de Dieu, et qu'elle ne doit être comprise qu'à travers le discernement. L'obéissance est donc à l'écoute de la volonté de Dieu qui se discerne précisément dans un lien".

Selon l'évêque de Rome, "cette attitude d'écoute permet de développer l'idée que personne n'est le principe et le fondement de la vie, mais que chacun doit nécessairement se confronter aux autres".
Cette logique "de proximité - en l'occurrence avec l'évêque, mais s'applique aussi aux autres - nous permet de briser toutes les tentations de fermeture, d'autojustification et de mener une vie "de célibataire", ou de "célibataire". Quand les prêtres ferment, ils ferment..., ils finissent "célibataires" avec toutes les manies des "célibataires", et ce n'est pas agréable. Au contraire, cette proximité nous invite à faire appel à d'autres instances pour trouver le chemin qui mène à la vérité et à la vie ».

Au cours de la réunion, il a également été question du célibat sacerdotal. Là où « fonctionne la fraternité sacerdotale et où existent des liens de véritable amitié, là aussi il est possible de vivre avec plus de sérénité le choix du célibat. Le célibat est un don que l'Église latine garde, mais c'est un don qui, pour être vécu comme sanctification, exige des relations saines, des relations de vraie estime et de vrai bien qui trouvent leurs racines dans le Christ. Sans amis et sans prière, le célibat peut devenir un fardeau insupportable et un contre-témoignage à la beauté même du sacerdoce ».

Domenico Agasso
NP mars 2022