Sans préjugés

En Asie, la lutte contre les discriminations fondées sur le genre, les préférences sexuelles, l'ethnicité et les capacités physiques découvre chaque jour de nouvelles frontières à franchir.

En Inde, le troisième genre, celui des trans, est régulièrement indiqué sur les passeports et les billets de train, jusqu'alors limité à la seule définition d'homme ou de femme. Pour les Japonais et les Chinois, la communauté trans, gay et lesbienne représente une part importante et croissante du marché touristique et immobilier des mégalopoles asiatiques. Le Bangkok Post informe que les plaintes de discrimination contre différentes personnes sont en augmentation, mais en même temps, ces minorités gagnent toutes les causes de discrimination ; Les moines bouddhistes n'ont plus aucun doute à célébrer les mariages homosexuels avec joie. En 2006, Kenji Yoshino* a brillamment illustré le genre de « révolution culturelle » nécessaire pour accepter et célébrer les différences dans son livre Covering.
L'assaut caché contre nos droits civiques (Coverage : l'assaut caché contre nos droits civiques), qui représente une étape importante dans la transformation des attitudes personnelles et collectives envers les droits de l'homme et un véritable manifeste historique sur les droits civiques de l'avenir.

Dans son livre, * Yoshino soutient que la recherche d'une couverture peut constituer une menace cachée pour nos droits civils. Bien que nous soyons parvenus à un consensus contre la discrimination fondée sur l'ethnicité, la nationalité, le sexe, l'orientation sexuelle, le revenu, la religion et le handicap, nous refusons encore souvent l'égalité de traitement aux personnes qui refusent de minimiser leur diversité. Les minorités sont poussées à s'assimiler, par exemple, à « agir en blanc » en changeant leurs noms, leurs langues ou leurs pratiques culturelles, comme s'ils étaient eux aussi blancs, occidentaux et chrétiens. On dit aux femmes professionnelles de « montrer des attributs psychologiques masculins ou de jouer le jeu des hommes ».

Il est demandé aux homosexuels de ne pas s'engager dans des démonstrations publiques d'affection homosexuelle ou même de vivre dans la chasteté et l'abstinence sexuelles. Les fidèles sont invités à minimiser les expressions de la foi telles que les signes extérieurs et les célébrations, ou à garder le silence sur les droits de ceux qui n'ont pas la foi, et les personnes handicapées sont invitées à cacher les aides qui leur permettent de mieux vivre. Alors que nous vivons tous le défi de cacher les réalités des violations des droits, nous pouvons tous faire cause commune autour d'un nouveau paradigme des droits civiques basé sur notre désir d'authenticité, un désir qui nous unit plutôt qu'il ne nous sépare.

La thèse qui considère que certaines différences sont une forme de maladie mentale ou sont « objectivement désordonnées » nie complètement l'art. 1 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. L'acte d'élever les frontières entre nous, entre des personnes différentes et entre tous les frères de l'humanité, et l'acte de piller nos biens communs et de limiter leur utilisation, sont des actes frauduleux, ce sont des contrefaçons d'authentiques droits de l'homme.
Avouons-le et nous pourrons mieux comprendre et aider ceux qui cherchent à se libérer de la discrimination.

* Kenji Yoshino (1969) nippo-américain, est professeur de droit constitutionnel à la faculté de droit de l'université de New York. Il a publié plusieurs essais sur le sujet des droits et a remporté plusieurs prix pour son activité universitaire qui s'inspire profondément de ses expériences personnelles en tant que gay américain d'origine asiatique. Elle vit à New York avec son mari et ses deux enfants.

Sandro Calvani
NP avril 2021