Accueillir notre voisin

Publié le 28-12-2022

de Giorgio Ceragioli

L'accueil doit être vécu concrètement comme un événement joyeux et significatif et non comme un sacrifice. L'acceptation concrète du malade, c'est donc savoir que d'une part la maladie est une déficience qu'il faudra essayer de combattre, mais d'autre part elle n'affecte pas la valeur de cet homme malade ; en effet, peut-être le transfigure-t-il.

L'accueil concret de ces hommes, ces enfants, ces garçons dont on s'approche difficilement, parce que nous sommes répugnants, parce que nous risquons de ne pas comprendre qu'il y a de la vie en eux n'apparaissant à nos yeux que des troncs végétaux, est de manifester le sens le plus profond de l'accueil, car ils sont un témoignage de vie, un témoignage de Jésus qui est en eux comme Jésus créateur avant d'être un Dieu souffrant et sauveur. L'acceptation concrète des autres, c'est donc croire qu'ils ont la même valeur que moi, malgré la maladie, malgré l'ignorance, malgré les difficultés de tous les âges, malgré la prison, la drogue, la solitude, le découragement. L'exemple le plus significatif aujourd'hui de cette vie qu'il faut aider, qu'il faut retrouver, accueillir dans l'autre est sans doute dans les situations graves des pays en voie de développement, car les difficultés d'accueil du voisin s'ajoutent aux difficultés de structure de la pauvreté de ces pays qui se trouvent dans d'énormes difficultés.

Je crois que l'un des événements les plus significatifs pour essayer de voir les différences et les accueillir, c'est de voir les pauvretés, accepter et accueillir les difficultés pour tenter de les surmonter, afin que l'accueil de notre prochain est un accueil joyeux mais constructif, joyeux mais engagé, capable de donner et de se donner, capable de faire des choses concrètes. Autant de choses concrètes auxquelles nous sommes tous capables de donner vie si nous apprenons à grandir en amour et si nous nous engageons à nous préparer à les affronter.

Giorgio Ceragioli
de « Progetto » (maintenant « NP »), 1992, n. 9

Ce site utilise des cookies. Si tu continues ta navigation tu consens à leur utilisation. Clique ici pour plus de détails

Ok