Coeur maternel

Cette merveilleuse icône grecque est une variante du modèle de la Vierge de Tendresse, et prend le nom de Vierge du Cœur Maternel. Dans cette icône le geste de la douce tendresse du contact des joues de l'enfant et de la mère que l'on retrouve dans le modèle de tendresse, est amplifiée par le mouvement de l'enfant qui écarte les bras vers la mère en signe d'abandon complet. Ce geste est le centre de l'icône. Ce n'est pas la mère qui adopte une attitude différente de celle d'habitude, mais c'est l'attitude du fils qui nous parle de l'amour de la mère. À la fois parce qu'il est Dieu et que l'amour part de lui - en effet, c'est toujours Dieu qui fait le premier pas d'amour envers sa créature - et parce que depuis le transport de Jésus vers sa mère, depuis sa confiance inébranlable envers elle, nous la sentons. la beauté, la grandeur et la douceur de son cœur, le dévouement infini avec lequel elle aimait et se mettait à l'entière disposition de son Fils-Dieu. Du geste de Jésus envers elle, nous déduisons la grandeur et la fidélité de son amour pour lui. Et si l’on regarde bien ce geste, il y a plus : avec les bras tendus et la tête rejetée en arrière, les jambes découvertes et le petit pied sans sandale, ils rappellent immédiatement la position de Jésus dénudé sur la croix. Dans ce geste, Jésus s'abandonne complètement dans les bras de sa mère, comme il se livrera plus tard, avec la même plénitude d'abandon (mais certainement de manière plus douloureuse), entre les mains des hommes, dans sa passion et sa crucifixion. Et Marie comprend tout, elle souffre déjà dans son cœur, mais de sa part l'accueil de Jésus est amour, tendresse, respect infini et confiance mutuelle en Lui.

Ainsi, si le centre de l'icône est certainement le petit et déjà grand Jésus, cependant regarder la mère nous interroge aussi beaucoup : Dieu en Marie nous montre son tendre amour maternel envers nous et en Jésus il se met dans nos bras, nous demandant de correspondre, nous demandant d'essayer de l'aimer, d'essayer d'ouvrir à nouveau notre cœur à la tendresse, à la compassion, malgré les douleurs et les déceptions que nous avons pu avoir. Il nous montre que tout le salut est là : en nous aussi, ouvrant les bras de notre cœur pour accueillir son amour qui devient sans défense, qui devient vulnérable jusqu'à mourir pour pouvoir nous retrouver enfants, pouvoir redevenir notre père et notre mère, et nous serrer à nouveau dans ses bras comme des enfants bien-aimés... Et si nous en avons l'envie, mais que nous ne savons pas par où commencer, nous demandons de l'aide à cette belle créature au Cœur Maternel , elle qui nous a été donnée comme mère à tous par Jésus lui-même, pour que nous retrouvions le chemin de la tendresse. En commençant par les plus petits, les plus sans défense et les plus faibles que nous avons près de nous pour les remettre au centre de nos vies : ainsi nous pourrons redécouvrir notre humanité, notre cœur, et en lui, retrouver la présence de notre Dieu. .


Chiara Dal Corso
NP mars 2024