Itare, le barrage attend

La CMC (Coopérative de maçons et de cimentiers) de Ravenne, coopérative historique fondée en 1901, l'une des plus grandes entreprises de construction italiennes (550 membres plus de six mille employés en Italie et dans le reste du monde), est en difficulté depuis plusieurs années, à tel point qu'en 2018, elle a déposé une demande d'arrangement avec les créanciers, étape nécessaire pour éviter la faillite. La bonne nouvelle est que le tribunal de Ravenne en juin dernier a donné le feu vert à l'homologue (a accepté la demande). Pour CMC de Ravenne, la phase de relance devrait commencer. En attendant, parmi les effets de la crise, il y a le barrage d'Itare dont le projet de construction a été confié à la coopérative de Ravenne.

Un projet important d'environ 300 millions d'euros qui a démarré grâce à un accord entre les gouvernements italien et kényan en juillet 2015 lors de la visite du Premier ministre de l'époque, Matteo Renzi (dont la présence avec le gilet pare-balles sous la veste a suscité une certaine déception de la part des autorités kényanes). Le barrage devrait fournir de l'électricité aux 800 000 personnes vivant dans les régions de Kuresoi, Molo, Njoro, Rongai et Nakuru. Dès le début, il y avait un mélange de consentement (pour l'investissement et le travail) et de protestation, en particulier les anciens des communautés Kipsigis, Luo, Kuria, Abagusii et Ogiek s'étaient opposés au projet car "il aurait asséché leurs terres". Cependant, les travaux ont commencé, mais les travaux se sont arrêtés au milieu (exactement à 30% de l'état d'avancement). C'est l'effet des difficultés commerciales qui a conduit les autorités kényanes à geler les actifs de la coopérative au Kenya, en particulier les actifs, les équipements et 98 véhicules.

La conséquence a été une paralysie des travaux non seulement en ce qui concerne Itare, mais aussi les deux autres barrages (Arror et Kimwarer) dont les travaux d’une valeur de 480 millions d’euros n’ont même pas commencé. Ensuite, il y a le chapitre relatif au contrat avec lequel le CMC a obtenu les travaux pour lesquels le ministre des Finances Henry Rotich a été arrêté en juillet 2019 pour corruption avec 20 autres responsables, également les dirigeants de la coopérative de Ravenne faisant l'objet d'une enquête. , dont le processus est toujours en cours.

Ensuite, il y a les effets sur les travailleurs et sur tout le commerce local, 2 500 personnes ont travaillé dans le seul barrage, attendant leur salaire pendant près de deux ans. Le barrage était censé devenir opérationnel en 2021, mais entre-temps, vaches, chèvres et moutons paissent dans les profondeurs des vallées creusées pour faire place à la construction, tandis que tout en haut de la colline, les lambeaux déchirés des drapeaux kényans et italiens volent.


Fabrizio Floris
NP décembre 2020