La meilleure éducation

Publié le 17-09-2023

de Gabriella del Pero

Il y a quelques semaines seulement, nous nous souvenions du centenaire de la naissance de Don Lorenzo Milani (né à Florence le 27 mai 1923). Il y a et il y aura de nombreux moments de célébration officielle en Italie cette année et donc aussi des occasions de connaître, de relire et d'approfondir une figure de prêtre et d'éducateur aussi singulière qu'intéressante et sans aucun doute actuelle.

Profitons-en. Aussi parce qu'il existe de nombreuses lectures, souvent clairement contradictoires, de sa pensée et de son héritage spirituel et culturel qui se sont succédées au fil du temps : c'est pour cette raison que les enseignants, les éducateurs et les parents d'aujourd'hui Il faut continuer à étudier ses écrits, son histoire, les témoignages de ceux qui l'ont connu personnellement, s'arrêter et réfléchir avec une certaine attention à ses paroles, souvent provocatrices et inconfortables et précisément pour cela si stimulantes et efficaces. En fait, nous avons tous besoin de nouvelles opportunités pour repenser en profondeur le sens, le rôle et le but de l’éducation aujourd’hui, en particulier à la lumière des énormes difficultés et des fragilités évidentes dont font si souvent preuve les nouvelles générations. Nous devons continuer à nous demander : qu’est-ce que nous, les adultes, parvenons encore aujourd’hui à transmettre à nos enfants et à nos adolescents ? Comme le dit le Pape François, «il me semble que nous sommes entourés d'une culture qui, si d'un côté idolâtre la jeunesse qui essaie de ne jamais la laisser passer, de l'autre, elle exclut de nombreux jeunes du rôle de protagonistes. C'est la philosophie du maquillage. Les gens grandissent et essaient de se maquiller pour paraître plus jeunes, mais ils ne laissent pas les jeunes grandir. » En d'autres termes, sommes-nous, éducateurs d'adultes, vraiment des « adultes », donc capables de sollicitude, de responsabilité, de fécondité, de don de soi, d'amour véritable envers les générations qui viennent au monde ? Ou bien - comme certaines études et enquêtes récentes semblent le démontrer - dans le contexte occidental, sommes-nous des adultes trop égocentriques, uniquement soucieux de rester jeunes et en bonne santé, de satisfaire nos désirs et de réaliser nos aspirations, à tel point que nous oublier que nous sommes faits pour les autres ? Et que le but de notre vie n'est pas nous-mêmes et notre épanouissement, mais que pouvons-nous faire pour contribuer au bien des autres et donc aussi à celui des jeunes ?

D'un autre côté, il y a ceux qui se demandent si nos jeunes sont vraiment disposés à faire ressortir, à exploiter de manière positive, à mettre réellement en jeu cette énergie particulière, ce dynamisme, cette soif de d'authenticité et d'infini, ce désir de nouveauté et de joie, ce désir de protagoniste qui caractérise typiquement (ou devrait caractériser) leur époque. Ou s'ils sont maintenant tellement « narcotisés » par la surabondance de biens matériels et de conforts de toutes sortes fournis par les adultes et dont ils peuvent librement profiter dès la naissance, qu'ils deviennent trop vulnérables aux frustrations, pas prêts à affronter la réalité et incapables de prendre en compte la réalité. envisager l’hypothèse de devoir s’engager et travailler dur eux-mêmes, au moins pour préserver ce que d’autres ont conquis ou construit à grands frais dans le passé. Bref, est-ce plutôt la faute des « adultes » qui ne sont pas devenus adultes entre-temps ou plutôt la faute des « petits » qui préfèrent rester enfants toute leur vie parce que c'est plus pratique que d'essayer de grandir ? Posée ainsi, c’est clairement une question à laquelle il n’y a pas de réponse, ou du moins pas de réponse claire : la question est en fait très délicate, pertinente et terriblement complexe. On ne peut pas le résumer en le réduisant à deux alternatives seulement. Cependant, nous préférons généralement simplifier les choses en les divisant, plutôt que de supporter l'effort de les garder ensemble dans notre tête en attendant que les pensées deviennent plus claires. C’est une tentation qui conduit souvent à des conclusions hâtives et à des jugements superficiels. Mieux vaut plutôt continuer à observer ce qui se passe autour de nous afin de pouvoir l'analyser, le décrire et peut-être en comprendre les conséquences.


Gabriella Delpero
NP juin / juillet 2023

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