La richesse pour tous

Quelles sont les caractéristiques de la société planétaire ? C'est la société dans laquelle se mêlent des hommes de toutes races, religions, cultures ; dans lequel les frontières nationales se sont estompées pour des raisons d'interdépendance économique, culturelle, sanitaire, écologique, sécuritaire, permettant des déplacements et des échanges aisés.

S'agira-t-il d'une société uniforme et de masse, dans laquelle chacun fait et pense la même chose que l'autre, dans laquelle chacun est identique à l'autre ? La peur de l'uniformité peut être surmontée car beaucoup d'hommes avec des caractéristiques qu'ils sont présents ensemble sur le même territoire, dans le même lieu de travail, dans la même école, dans les mêmes lieux de rencontre, dans les mêmes rues ; parce que la société elle-même sera interconnectée, c'est-à-dire directement connectée : ce qui se passera à Dakar ou à Milan, n'importe où, aura des répercussions partout plus qu'aujourd'hui. Une société dans laquelle il y a de nombreuses tensions diversifiées, de nombreuses personnes qui viennent d'expériences, de cultures et de sensibilités différentes, une société que je définis comme provocatricement désordonnée, n'est pas facilement standardisée. Ce "désordre" dû à des individus de cultures différentes, avec des points de départ différents, avec des espoirs et des projets de vie différents, peut conduire à un mélange des civilisations et des peuples.

La société multiraciale est susceptible d'être très diversifiée au sein d'une seule nation, avec des tensions et des manières d'être très dynamiques et enrichissantes. Si les cultures interagissent, une société transculturelle est lancée : il ne faut pas aujourd'hui en tuer les germes, au contraire, il importe de favoriser l'accueil de nouvelles cultures capables de favoriser une nouvelle richesse culturelle.
Dans une société multiraciale et planétaire, l'épanouissement de chacun se construit, car permettre à chacun de s'épanouir pleinement est un enrichissement pour chacun.


Giorgio Ceragioli
de « Progetto » (maintenant « NP »), 1992, n. 5