Taxes...alimentaires

Des fouilles récentes menées dans le quartier d'Arnona à Jérusalem par des archéologues de l'Autorité des Antiquités d'Israël ont mis au jour une structure exceptionnelle, dédiée au stockage des impôts, payés sous forme de nourriture.

Le bâtiment remonte à la période des rois juifs Ezéchias et Manassé, entre le 8ème et 7ème siècles. BC, dans ce qu'on appelle l'ère du Premier Temple. À l'intérieur, 120 timbres laissés par les sceaux royaux sur les amphores et autres récipients en céramique ont été trouvés, qui contenaient principalement du vin et de l'huile, payés en hommage. Les sceaux portent l'inscription «LMLK» en lettres hébraïques, signifiant «LamMe-LeKh», appartenant au roi.

Le complexe est situé à environ trois kilomètres à l'extérieur de la ville antique et "dominait de grandes parcelles agricoles et des vergers d'oliviers et de vignes avec des installations industrielles pour le traitement", a déclaré les archéologues Neri Sapire Nathan-Ben Ari, responsable des fouilles. En étudiant les timbres appartenant à la même période présents dans le royaume de Juda, les archéologues ont pu confirmer la récurrence de certains noms. On émet l'hypothèse qu'il peut s'agir de fonctionnaires locaux, responsables de zones administratives spécifiques, ou d'individus riches, propriétaires de grandes propriétés foncières, qui possédaient leurs propres sceaux. Cependant, un mystère demeure: le site d'Arnona appartient à une période où, selon la Bible, il y a eu des bouleversements tumultueux, dont la tentative d'invasion par l'empire assyrien, sous le règne d'Ézéchias. La séquence des timbres trouvés, cependant, met en évidence comment la perception des impôts s'est poursuivie sans être perturbée même à ces périodes.

De plus, le site est resté actif même après la conquête assyrienne de la région et aussi, bien qu'avec une petite phase d'abandon, après l'exil babylonien en 586 av. Les archéologues pensent que les sceaux appartenant au royaume de Juda ont continué à être utilisés même sous la domination assyrienne et les royaumes babyloniens, perses et ptolémaïques suivants.
À la fin de sa vie, une partie du site a été recouverte de pierres de silex pour former une colline artificielle de 20 mètres de haut. Ces collines sont également visibles dans d'autres sites appartenant au royaume de Juda, mais leur fonction reste inconnue.

Agnese Picco
NP août - septembre 2020