The cradle for life

En Italie, depuis 2000, il existe une loi qui garantit aux femmes qui connaissent une grossesse non désirée la possibilité de laisser leur enfant à l'hôpital tout en conservant l'anonymat. L’objectif est d’offrir une assistance sanitaire et juridique adéquate aux femmes et aux enfants.
Malgré cette possibilité, l'actualité rapporte chaque année des épisodes de mères abandonnant leurs nouveau-nés dans la rue ou dans les bennes à ordures. Les raisons sont difficiles à comprendre et même à intercepter. C'est pourquoi en 2007, en collaboration avec le CAV, nous avons ouvert un berceau de vie. Non pas comme une alternative à l’accouchement dans l’anonymat, mais comme un ultima ratio pour les femmes qui ignorent la possibilité d’accoucher en secret. Cela représente un moyen légal d’éviter des actes désespérés. C'est un berceau thermique qui permet de laisser le bébé dans un endroit où il sera assuré d'une assistance et qui protège l'anonymat de la femme. Après un premier traitement, l'enfant est confié par les services à une famille, en attente d'adoptabilité.

Le berceau est situé à l'entrée de notre clinique où un travail minutieux d'orientation et de prévention est effectué quotidiennement en faveur de ceux qui connaissent non seulement la pauvreté matérielle, mais souvent aussi la pauvreté culturelle.
De nombreuses femmes se présentent à leur première visite presque à la fin de leur grossesse, sans jamais avoir visité une clinique.
Depuis que le berceau est là, aucun bébé n’y a encore été placé. Qui sait, c'est peut-être aussi le résultat du travail d'orientation que nous effectuons. En fait, au fil des années, certaines femmes ont appelé pour savoir comment cela fonctionnait. C'était l'occasion d'entrer en contact avec elles et de leur expliquer la possibilité, plus protectrice, d'accoucher de manière anonyme. Je me souviens du coup de fil d'une jeune Maghrébine, elle voulait savoir si le berceau pouvait aussi accueillir son bébé de 6 mois. L'appel téléphonique s'est transformé en une rencontre personnelle au cours de laquelle cette jeune femme a partagé toute son angoisse de ne pas se sentir capable de s'occuper de son enfant. Nous l'avons accompagnée aux services sociaux où ils lui ont proposé un accompagnement et la possibilité d'un placement temporaire pour l'enfant.

L'Arsenal de la Paix a toujours été un berceau de la vie car la paix n'est pas seulement l'absence de guerre mais la défense de la vie, surtout la plus fragile. Une vie qui a besoin d'être protégée, soignée, accompagnée, aimée, respectée.


Simona Pagani
NP février 2024