Assez de grogner

Devenir de plus en plus sensible à ce qui se passe est une mission à partager et à diffuser. En effet, les journées qui nous touchent ne semblent pas encourageantes. Les raisons de s'inquiéter sont juste au coin de la rue. A commencer par les hausses de prix. Il faut être très malin pour joindre les deux bouts. La flambée des prix à la station diesel et essence nous dit que l'augmentation va ensuite se répandre comme une traînée de poudre, car les produits voyagent par la route. Et les appels reprennent leur cours, parfois imperceptibles, à ne pas gaspiller, à éviter le superflu. Bref, des invitations à une vie plus sobre. Aussi parce que le risque est que les incertitudes et les inconnues d'aujourd'hui perdurent longtemps et s'aggravent encore.

Nous recevons un avertissement de l'Union européenne : en effet, pour 98 % des Italiens, désormais, la préoccupation la plus onéreuse et la plus lancinante réside dans le coût de la vie. C'est précisément le caddie qui met tout le monde dans une frénésie, ramenant tout le monde à terre et la main au portefeuille, sans échappatoire. Sur ce terrain, on attend de la politique qu'elle joue son rôle. Mais on a l'impression d'une certaine impasse, malgré les nombreux mots à son sujet. Le risque est de ne pas voir les résultats que vous attendez. Aussi parce que les salaires ne suffisent pas à la flambée des prix. L'inflation corrode donc le pouvoir d'achat, ajoutant de l'inquiétude, même en perspective. Pendant ce temps, l'attention portée à la transition écologique recule, tandis que le changement climatique continue d'inquiéter. Pensez à la sécheresse, même en hiver, qui gâche tout : du robinet dans la maison à l'agriculture dans les champs.

L'avertissement de la Terre Mère est fort et insistant, mais on ne sait pas l'écouter correctement. Dans l'ensemble, ça n'a pas l'air bon. Et il serait intéressant d'écouter aujourd'hui les nouvelles générations qui ont devant elles un avenir loin d'être rassurant.

Au contraire... Dans ce demain, malheureusement et tristement, il faut insérer un appendice tragique qu'on croyait résolu : la guerre avec ses atrocités, ses destructions, ses souffrances, ses absurdités. Qui sait si ces pensées, qui ne veulent pas renoncer à l'espoir, veulent plutôt le nourrir, peuvent solliciter une prise de conscience plus profonde, au-delà de la grogne (même justifiée) ?


Corrado Avagnina
NP février 2023