Assomption de Marie au ciel

La solennité de l'Assomption de Marie au ciel célèbre ce que la constitution apostolique du Pape Pie XII en 1950 définissait comme un dogme de la foi : « La Mère Immaculée de Dieu, toujours vierge Marie, ayant achevé le cours de la vie terrestre, elle était assumée à la gloire céleste de corps et d'âme ».
A été assumée est un verbe passif, comme pour dire que le Ciel l'a prise : le Christ lui-même est descendu pour reprendre sa mère, la seule créature non seulement immaculée mais qui l'avait aimé et partagé sa vie, sa souffrance et son obéissance à la volonté de le Père d'une manière parfaite. Par pur amour, sans aucun intérêt personnel et avec une confiance totale en Dieu, celle que l'ange de Dieu appelle "pleine de grâce" a vécu en profonde unité avec Dieu à chaque instant de sa vie. Partageant l'amour, la vie et les douleurs du Christ, après la mort, il l'a aussi fait participer à sa gloire. Avec l'âme et aussi avec le corps. Comment cela s'est passé reste un mystère que nous enveloppons dans la foi dans l'amour pour elle, mère vraie et attentionnée, et dans la gratitude envers Jésus qui nous a donné une aide énorme et un exemple à imiter en elle. Marie est un exemple, à invoquer avec confiance pour nous guider sur le chemin vers Jésus.

Dans la tradition iconographique, nous ne trouvons pas de véritable icône de l'Assomption de Marie ; nous trouvons l'icône représentant sa mort, qui dans le monde orthodoxe se traduit par le mot grec koimosis, "dormition": le même terme qui est utilisé dans l'Evangile pour indiquer la mort, comprise comme un passage.
Jésus dans une amande pleine d'anges tient l'âme de la Vierge Mère représentée comme un nouveau-né dans des langes, et la tient avec la même tendresse avec laquelle dans d'autres icônes Marie est représentée avec lui, enfant, dans ses bras. Une façon de nous dire que l'Assomption de Marie était un événement qui impliquait tout le ciel, tous les anges et les armées angéliques, qui sont descendus avec le Fils pour "prendre" la chère Marie et l'amener dans la joie (et la gloire) entre ses bras aimants. Cette icône représente donc la nouvelle naissance de Marie au ciel et indique le début de sa nouvelle vie glorieuse. Le corps reste étendu, mort, sous les yeux bienveillants et peinés des apôtres. Pour comprendre cette scène, il faut savoir que la tradition veut que, peu avant la mort de Marie, les Apôtres étaient tous loin pour annoncer l'Évangile, et que, par inspiration divine, ils sont rapidement retournés à Jérusalem pour rendre le dernier hommage à la Mère de Dieu. Jésus, sauf Thomas. Au moment de la mort, Jésus-Christ est descendu pour emmener son âme au ciel et ensuite les apôtres en procession ont transporté le corps dans un tombeau près de Gethsémané. Lorsque l'apôtre Thomas arriva trois jours plus tard et voulut voir son corps, le tombeau était vide.

L'assomption corporelle de la Mère de Dieu a été confirmée plus tard par le message d'un ange et son apparition aux apôtres eux-mêmes, événements qui rappellent la mort, l'ensevelissement et la résurrection du Christ par ressemblance. Le tout enveloppé dans un silence très humble.


Chiara Dal Corso
NP août / septembre 2021