Du problème à l'opportunité

Ces derniers mois, nous nous sommes retrouvés dans une situation d'urgence que nous ne pouvions même pas imaginer. Dans tous les domaines, il était nécessaire de trouver des solutions possibles pour y remédier. Le besoin de réagir rapidement n'a pas rendu les actions parfaites, mais il est admirable d'observer combien ont fait de leur mieux pour réagir de la meilleure façon possible à ce moment-là.

Dans l'actualité, les gros titres ont toujours été ceux réservés au secteur de la santé: on parlait d'une lutte pour sauver le plus de vies humaines possible, pour bloquer une propagation aussi violente d'un ennemi invisible. Mais en même temps, d'autres batailles se livraient, plus tranquillement mais non moins important: l'école et les élèves font partie des nombreux blessés de cette époque. Les dégâts, même s'ils ne peuvent être facilement mesurés de manière tangible et objective, peuvent être perçus par les pensées et les comportements des enfants: qui à la fin de la journée fond en larmes inconsolables, qui se fâche plus facilement, qui a peur de quitter à nouveau la maison , qui devant l'enseignement à distance confie à sa mère "je ne suis pas fait pour faire des cours à domicile". Cela nous dit clairement que nous ne sommes pas faits pour vivre dans l'isolement, qu'un écran ne remplacera jamais une salle de classe, que l'école se réunit, dialogue, relation, contact physique, regards et sourires.

Aucun éducateur ou enseignant ne pouvait choisir de rester à la maison ou non, mais chacun avait la possibilité de choisir de s'impliquer pleinement et d'essayer de relever un défi, pour le bien des plus petits. C'était donc agréable de découvrir comment la créativité, la passion pour son travail, l'amour pour les personnes qui sont appelées à accompagner dans leur croissance, ont été le moteur qui a généré des expériences significatives dans un moment sombre. Dans un institut de Turin, certains lycéens ont créé un jeu didactique en ligne sur l'histoire pour les collégiens, d'autres de la maison se sont essayés à la mise à jour du Decameron de Boccaccio aujourd'hui. Un institut technique a proposé la philosophie d'Aristote pour aborder le thème de la liberté dans une période où elle semblait échouer. Certains enseignants du primaire ne se souciaient pas tant des programmes, mais de l'état émotionnel des enfants, et introduisirent un nouveau sujet appelé «pensées heureuses», proposant à chaque enfant de retrouver la belle chose vécue dans la journée; une façon de combattre la tristesse.

Nous remercions tous les membres de l'école qui ont cherché de nouvelles façons de transformer un problème en opportunité. Personne ne veut étendre l'apprentissage à distance parce que l'aspect fondamental de l'école est la relation, mais cette expérience a certainement fait ressortir du potentiel et de nouveaux outils qui peuvent enrichir les propositions scolaires à l'avenir.

Valentina Turinetto
NP juin - juillet 2020