Immacolata e Luciana

Publié le 23-09-2023

de Roberto Lerda

Deux histoires se croisent parmi les personnes récompensées en mars dernier par le Président Mattarella de l'Honneur du Mérite de la République Italienne. Ce sont les histoires de deux femmes qui aident d'autres femmes, de deux entrepreneurs qui tentent de créer des emplois pour aider les détenues à se réinsérer et à se racheter. Je suis Immacolata Carpinello, fondatrice de la coopérative sociale "Lazzarelle" à Pozzuoli, et Luciana Delle Donne, avec son organisation à but non lucratif "Made in prison".

Immacolata déclare : « Nous proposons des parcours de placement à travers un produit qui est aussi l'emblème de notre ville, le café. Tout est le résultat du travail collectif, de nombreux collaborateurs, des autorités pénitentiaires et surtout de la "lazzarelle", partie vivante de notre communauté. Nous voulons toujours penser en termes d'opportunités et, à travers le travail, nous construisons des chemins que chaque femme est libre de suivre ou non, même à la fin de sa peine."

D'autre part, le projet de Luciana est basé sur la collecte de tissus ou de déchets, qui peuvent devenir matière première pour de nouveaux produits : « C'est un projet qui a donné vie à un modèle d'économie régénératrice, réparatrice et circulaire, où tout ce qu'il est réutilisé et recyclé, mettant la planète au centre. Grâce à ces objets, nous pouvons payer des salaires aux personnes détenues dans les prisons. Mais ce n'est pas seulement un travail de production vestimentaire et manuelle : nous aimons changer un peu le mode de vie des gens, reconstruire leur dignité, leur estime de soi, leur conscience, pouvoir leur transmettre le sens du travail. »

Les mots se croisent et se complètent : le bil, c'est-à-dire le « bien-être intérieur brut », comme le définit Luciana, se matérialise dans la nécessité de faire grandir ces bonnes initiatives, dans lesquelles chaque profit est réinvesti. Leurs histoires se parlent, même si leurs engagements naissent et se matérialisent dans des territoires différents. Mais ceux qui marchent dans la même direction se rencontrent parfois, peut-être sans se connaître, mais on se reconnaît comme faisant partie d’une même histoire, d’une même humanité.
Cette humanité qui croit qu’il est toujours possible de donner une seconde chance.


Roberto Lerda
NP juin / juillet 2023

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