Parmi les bajau

Dans un projet qui a son objectif très clair, les difficultés qui surgissent, aussi sérieuses soient-elles, ne suffiront pas à briser le rêve. C'est le cas des initiatives qui ont impliqué les « gitans de la mer », les pêcheurs bajau de l'île de Basilan, à l'extrême sud des Philippines. Le projet est né il y a des années de la collaboration du cher ami Don Renato Rosso avec les pères clarétains. De bons résultats sont attendus : éducation et école pour les enfants autrement exclus de tout, remèdes contre la malnutrition, le manque de soins de santé, prévention, soutien communautaire pour vivre un grand changement et de nouvelles opportunités pour une vie plus digne et épanouie, sans perdre leurs propres racines .
Dès le début, Sermig a voulu être un protagoniste, soutenant énergiquement la mission et co-planifiant des voies aptes à se développer même dans des scénarios de lutte violente pour l'autonomie, de guérilla et de terrorisme, de résidus de banditisme et de piraterie et, encore une fois, de crise économique. Des événements qui se sont succédé au fil des années rendant les activités menées difficiles et risquées.

Ici aussi, 2021 a été marquée par la pandémie. La contagion a surtout touché Manille et dans une moindre mesure l'île de Basilan, mais avec des mesures très strictes pour la contenir. L'objectif du projet est l'éducation, également sous une forme créative et appropriée, des garçons et des filles Bajau et des adultes. Cependant, il s'agit maintenant d'un mélange d'études à domicile et de périodes à l'école. Le rythme n'a pas été perdu; l'effort dynamique du personnel a permis des réunions de maison en maison et communautaires, respectueuses des précautions. La fréquentation scolaire était ainsi en quelque sorte maintenue ; des informations correctes sur le virus ont réduit les craintes. La précieuse complémentation alimentaire des enfants ne se faisait pas à l'école mais dans leurs familles, qui préparaient la nourriture qu'ils recevaient.

L'aspect peut-être le plus positif de l'histoire écrite ces derniers mois est la maturation de la capacité de soutien mutuel dans les groupes bajau. Le long voyage de construction communautaire a mûri dans un effort spontané pour ne laisser personne subir les pires conséquences de la situation. Chez les Bajau, mais aussi avec les voisins des autres ethnies, avec qui la relation s'est développée : plus on se connaît, plus on se comprend. La promotion de l'hygiène et de la prévention pour protéger la santé a également évolué dans la prise de conscience dans chaque famille des précautions prescrites.

Comme partout, à Basilan, la pandémie n'a pas seulement un impact sur la santé, mais les restrictions mises en place pour la combattre rendent difficile la survie des gens : les opportunités de travail sont moindres et la capacité à se nourrir aussi. La pauvreté continue de croître rapidement ; et comme d'habitude les pauvres deviennent encore plus pauvres. Tout cela ne peut que pousser à rendre les actions entamées jusqu'ici plus directes, incisives et diversifiées pour construire un avenir avec de nouvelles opportunités de revenus concernant l'activité de pêche de base, le micro crédit, le marché où vendre enfin le poisson à des conditions équitables, le fumage centres de meilleure conservation. L'aide vient aussi de la boutique de produits de première nécessité à des conditions avantageuses et des circuits de distribution de l'artisanat.

C'est donc justement le moment de lancer d'autres vraies innovations. Par exemple, une ferme porcine capable de fournir des ressources pour soutenir le projet et, pour les familles engagées dans la pêche avec de faibles rendements en raison de l'appauvrissement des ressources halieutiques , le début de l'aquaculture de tilapias dans des cages auto-construites.

Les défis qui ne manquent jamais de se présenter exigent de plus en plus de réponses nouvelles et solides pour donner un espoir concret. L'engagement de chacun fera encore une fois la différence; Nous sommes là.
 

Mauro Palombo
NP Novembre 2021

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