Persévérance

La sonde américaine Persévérance est sur Mars. Alors que nous luttons pour vaincre une pandémie, dramatique pour les morts et les ruines qu'elle crée, et dans une hutte congolaise un enfant meurt d'une dysenterie banale, nous avons les yeux tournés vers le ciel pour regarder cette "chose" qui va commencer creuser sur une autre planète. Il cherchera des traces de vie au-dessus et au-dessous de cette "terre" même s'il est presque sûr qu'avec la basse atmosphère, le manque de champ magnétique, la faible gravité, maintenant, il ne devrait pas y avoir de vie.
Le rover de la NASA s'est régulièrement posé sur la planète peu avant 22 heures le jeudi 18 février après avoir parcouru 203 jours sur une distance de plus de 470 millions de kilomètres.

De la taille d'un SUV, il a effectué une manœuvre assez complexe pour ralentir sa course et atteindre la surface martienne. Il a ensuite fallu 7 minutes au retour des signaux radio pour confirmer le succès de la mission.
Dans cette aventure spatiale, il y a beaucoup de technologie de Thales Alenia Space (la joint-venture entre Thales (67%) et Leonardo 33%). Les sondes de l'ESA actuellement en orbite autour de la planète rouge ont suivi les phases d'amerrissage forcé fournissant des données importantes.

Pendant ce temps, Mars Express, la première entreprise martienne européenne avec un rôle clé de Thales Alenia Space, garde un œil sur le cratère Jezero, la destination finale de Persévérance et l'orbiteur Tgo de la mission Esa-Roscosmos ExoMars construit par Thales Alenia Space va fournir des données environ 4 heures après l'atterrissage, et tentera de photographier le rover dans les semaines suivantes.
Beaucoup de travail et de développement pour les entreprises italiennes. Mars 2020, aura un coût moindre que le précédent Curiosity (déjà sur Mars) : 2,1 milliards de dollars contre les 2,5 du prédécesseur.

La folie collective de l'humanité ? Il me semble que nous voyons de manière frappante que le désir de comprendre qui nous sommes et où nous allons est plus fort que toute autre considération. La vie se développe-t-elle dans chaque partie de l'univers tant qu'il y a certaines conditions de base ?
Une masse de molécules et un environnement climatique favorable suffisent-ils à lui donner une impulsion ? Peut-être qu'avec ce rover, nous le saurons. Mais quand sait-on ce qui va changer pour l'humanité ?

Nous continuerons à laisser le vieux mourir seul dans les hospices et l'enfant congolais mourir de dysenterie. Mais cela n'enlève rien à l'impératif de comprendre « qui nous sommes ». Car cela n'enlève rien à la détermination d'aller loin à la recherche de ce qui est parfois proche. Tout peut avoir le même dénominateur commun qu'il est important d'identifier. Le moine qui prie, que fait-il pour l'enfant Congo ? Le violoniste penché sur son instrument, à quoi bon le vieux du RSA ? N'est-ce pas que cette Persévérance nous oblige à élargir l'espace de notre humanité ? Et donc à ceux qui prient, à ceux qui jouent, une nouvelle catégorie s'ajoute : ceux qui vont sur Mars. Autre que l'opium des peuples de mémoire marxiste ! Elle obligera la théologie à inclure les catégories de la science et de la technologie. Cela ne nous fera pas découvrir Dieu ou le nier. Cela nous fera comprendre encore plus la profondeur du cœur humain. Sa soif d'infini a tellement grandi !

Pour voir Jésus, Zachée a grimpé à un arbre puis s'est précipité pour l'accueillir dans sa maison. Comme j'espère que cette ascension démesurée pourra nous faire faire ces gestes d'amour que l'humanité attend depuis trop longtemps ! Quant à moi après Persévérance, avec les autres initiatives de Re.Te. et du Village Global, je continuerai à suivre notre ami rom dans son nouvel emploi enfin obtenu après diverses tentatives et stages. Ce sera mon atterrissage sur Mars.

Rinaldo Canalis
NP mars 2021