Quand la porte est ouverte...

Une chaîne de bien traverse les régions à une époque qui interdit tout voyage. A Bonate Sopra, dans la province de Bergame, l'aide est collectée : du matériel pour l'urgence froide aux dons pour des projets de soutien aux migrants en Bosnie. Un flyer, quelques appels et un tamtam sur les réseaux sociaux : le groupe de jeunes de Bonate, qui collabore depuis des années avec Sermig à Turin, n'a pas eu le temps de faire de grandes annonces. Pourtant, « le téléphone sonne sans arrêt », dit Chiara. "Les gens appellent à toute heure, même très tôt le matin." Ils veulent comprendre "comment être utile".

Pendant deux samedis consécutifs les dons sont collectés dans un espace que la Commune a mis à disposition du groupe : deux salles de classe d'une ancienne école primaire. Les portes s'ouvrent, les gens arrivent. La matière s'accumule et la voie d'accès aux espaces, centraux de la ville, se bouche : trop de voitures font la queue pour attendre. "Nous étions incrédules", répète à plusieurs reprises Shaquille. Le tri du matériel s'effectue les soirs de la semaine : « J'ai été ravi de voir combien de personnes se sont impliquées : beaucoup sont venues après une journée de travail, fatiguées. Le fardeau des choses à faire était énorme.

Mais nous étions nombreux et tout semblait plus léger et… exact - explique Alice - jeunes et adultes ensemble ». Le matériel est ensuite arrivé à l'Arsenale della Pace à Turin, où il a été distribué. « Le camion nous a été prêté par une troupe de théâtre alors que le voyage était financé par un bénévole » : chacun est rentré à sa manière. L'engagement se déplace maintenant vers la collecte de nourriture et de produits de première nécessité. Plusieurs territoires de la province se sont déjà joints à la proposition : ils recueilleront les dons là où ils se trouvent. Le matériel restera alors également dans la région de Bergame et sera offert aux frères capucins.

L'organisation de l'aide n'a pas été facile dans l'immédiat : "Nous étions tous enfermés dans notre confinement, avec de nombreux défis, y compris personnels : certains d'entre nous ont obtenu leur diplôme, d'autres sont devenus parents", raconte Chiara. Se soucier des problèmes des autres semblait « épuisant ». Mais pour la énième fois « nous avons appris à sortir par la porte d'entrée. Heureux de faire plaisir aux autres ». Et Nicol d'ajouter : "J'ai appris que parfois il suffit vraiment d'ouvrir la porte."

Chiara Vitali
NP mars 2021