Tout le monde ne grandit que s'il en rêve

Les garçons sont des garçons, les parents sont terriblement fragiles, surtout la figure paternelle manque. Le père compagnon de jeu ne travaille pas. Il y a un manque conflictuel, qui ne permet pas aux enfants d'éprouver de la frustration. On ne sait plus vivre l'affrontement, gérer les conflits. Les pères ne peuvent pas tout rendre agréable et confortable. Les parents doivent toujours se rappeler que c'est la résistance de l'air qui permet le vol.

LA VALEUR DES ERREURS
En éducation, il faut être à l'écoute de ses ressources. Il faut être capable de se tromper, l'école considère plutôt le contraire. L'école doit évaluer les améliorations et les progrès. Nous devons changer d'approche, nous nous améliorons sur la base de précédents positifs et non sur des échecs antérieurs. Nous valorisons les ressources, les succès pour générer une croissance positive. Les enseignants doivent donc enregistrer les améliorations et non sanctionner les lacunes. Prenons par exemple ce qui se passe dans le sport : l'action des coachs mentaux se développe et ils ont toujours tendance à valoriser les ressources, à regarder vers le positif, vers le verre à moitié plein. Les enfants peuvent rester coincés s'ils sont toujours et seulement réprimandés pour leurs limites et leurs faiblesses : ils risquent alors de grandir comme des inadaptés.

RÉSOUDRE LES CONFLITS
Nous considérons la querelle comme un acte d'oppression, une faute. On cherche toujours le coupable, mais c'est une attitude policière et au final la querelle est considérée comme un événement hautement négatif. Mais le combat fait partie du jeu car nous nous sommes tous battus. La querelle est paradoxalement un signe de proximité : plus souvent on se dispute avec ceux qu'on connaît, pas avec ceux qu'on ne connaît pas. Souvent, si nous le faisons aux enfants, il ne faut que peu de temps pour mettre fin à l'opposition. La méthode n'est pas de blâmer, mais plutôt de faire parler les enfants des raisons de la querelle. P, il peut être utile de mettre en place un coin conflit, une table et deux chaises avec des cartes blanches, une pelote de laine. Ainsi, les enfants peuvent s'asseoir face à face et, tour à tour, écrire leurs raisons sur des tickets et se passer la pelote de laine qui se déroule progressivement. La paix ne consiste pas à éliminer les conflits mais à les gérer.

DANS LE DOMAINE DES AFFECTS
L'éducation sexuelle et affective se construit d'abord entre pairs. Désormais avec la pandémie, les revenus du marché pornographique ont doublé et il est devenu accessible aux très jeunes enfants. Comment les enfants qui n'identifient l'affectivité et la sexualité qu'avec la pornographie peuvent-ils bien grandir ? Entre autres choses, la pornographie est fortement misogyne. Nous devons cultiver l'amitié plutôt que la performance. Nous devons créer des groupes dans lesquels les garçons et les filles peuvent se rencontrer et apprendre à se connaître. A cette époque, la famille n'est pas tant le point de référence en ces temps car les enfants veulent se distancer de leurs parents.

UN RÉSEAU PÉDAGOGIQUE
Les enfants n'ont pas seulement besoin de leurs parents, enseignants, il faut élargir l'espace des relations à des personnes capables de donner confiance. Il faut des ressources pédagogiques pour que l'on puisse avoir de nombreuses cartes à jouer (monde du sport, de la culture, de la solidarité, de l'église, etc.), pour ne pas être enfermé uniquement dans la famille ou dans un horizon trop étroit.

ÊTRE PARENTS
Les parents doivent savoir bien s'organiser d'un point de vue pédagogique : les émotions sont les grands carburants pour gérer les relations avec les enfants. Les parents doivent parler et agir en équipe : on utilise la première personne du pluriel, on utilise le « nous ». À travers leurs parents, les enfants doivent comprendre que la communauté s'exprime à travers eux. Moins pétulant, plus concret et pratique. Les parents sont laissés seuls dans l'éducation de leurs enfants, alors ils comptent sur les blogs et se perdent. Nous avons besoin d'informations et de connaissances qui peuvent sauver nos vies.

CHOISIR
Les dernières générations voient leur QI augmenter d'au moins trois points de pourcentage tous les 5 ans. Un tiers des enfants de CP arrivent à l'école en sachant déjà lire, les jeunes ont une incroyable familiarité avec les langues. Mais que fait-on de toute cette intelligence ? Voulons-nous simplement l'utiliser et le gaspiller dans la réalité virtuelle ou voulons-nous le dépenser pour vivre pleinement dans la réalité concrète dans laquelle nous vivons vraiment ? La technologie est importante, mais nous ne devons pas mettre de côté les expériences concrètes.

La rédaction d'Unidialogo
NP mars 2022