De quoi, vient quoi !

Ce n'est pas une période facile pour le Burkina Faso. Un grand pays peu peuplé, une terre d'émigration vers les nations du sud. En termes d'indicateurs de développement humain, il languit toujours dans les dernières positions, avec une espérance de vie inférieure à 60 ans et une insécurité alimentaire touchant près de la moitié de ses très jeunes.

Après des expériences politiques fluctuantes, avec de longues périodes de gouvernements autoritaires et toujours exposés aux lourdes influences des anciens colonisateurs, nous vivons depuis plusieurs années dans un climat particulier d'insécurité dû à l'insurrection vaste et sanglante des islamistes à ses frontières ; qui, en plus d'apporter la guerre et des millions de personnes déplacées, a récemment exacerbé l'instabilité politique, avec une succession de coups d'État militaires.
Mais vous ne renoncez pas à faire quelque chose de nouveau, malgré tout. Le Burkina continue de regorger d'initiatives pour promouvoir la vie des personnes et des communautés ; entre l'action des coopérateurs et celle de nombreuses associations locales. Un exemple, le projet du "réfrigérateur solaire" mené avec les Frères de la Sainte Famille (FSF) - avec leur réseau d'écoles et de centres de formation professionnelle, et leur engagement décisif - une opportunité pour une présence Sermig plus directe, après le soutien accordé au fil des ans à diverses autres initiatives.
De quoi vient et grâce à cette rencontre, nous nous retrouvons aujourd'hui engagés avec enthousiasme d'une part à donner suite à cette bonne expérience, à aider à structurer la production locale, et d'autre part à poursuivre d'autres opportunités.

Du travail sur place d'un ami agronome est né le projet de construction d'un "couveuse d'oeufs" alimenté par le solaire thermique. Prochainement, les premiers prototypes seront testés dans les centres FSF ; après deux techniciens burkinabés formés en Italie, d'autres seront créés ensemble, pour ensuite démarrer la production locale de façon autonome. Pour l'école, c'est une nouvelle opportunité de formation et de travail ; alors qu'il pourrait être une ressource pour les communautés rurales, généralement sans accès à l'électricité, pour démarrer des élevages de volailles de chair ou de ponte. Génération de revenus et disponibilité de nourriture à des conditions abordables, pour lesquelles il existe une forte demande.
Ici, comme partout en Afrique, il est vraiment indispensable d'avoir le professionnalisme de bons techniciens, encore trop peu nombreux... Il est important d'élargir les possibilités de formation professionnelle et de laboratoires ; actuellement, une thématique en développement est celle de l'hydraulique, notamment appliquée au pompage des puits. Un autre point à explorer est la possibilité de travailler comme matière première secondaire, le plastique collecté et recyclé par des coopératives qui impliquent un grand nombre de pauvres dans cette activité.

Particulièrement intéressant est le projet FSF pour la construction d'un nouveau centre de formation agricole à Jamboai, dans le nord du Ghana voisin ; ce qui peut réellement apporter un changement pour les habitants de la région, à la recherche de meilleures conditions de vie. Les premières concernées sont les familles, à qui des terres et des structures sont mises à disposition, pour développer ensemble la capacité d'améliorer la productivité, en sortant de la pure subsistance, en produisant un surplus à transformer, ou à commercialiser, en ouvrant des opportunités d'accès au marché dans une foire. Même avec de nouvelles techniques, introduire l'apiculture.
Encore une fois, relation, accompagnement, échange de compétences, d'expériences et de réalisations techniques, pour donner de la force à de nouvelles voies.


Mauro Palombo
NP Mars 2023