L'espoir fait son chemin

Une carte est un bon outil pour se plonger dans l'histoire récente de l'Afrique.
Celle de l'Afrique de l'Ouest en particulier est emblématique de la contestation entre les puissances européennes avides de conquêtes pour le profit, d'abord d'avant-postes commerciaux, puis d'immenses territoires ; finir par emboîter les possessions les unes dans les autres, ciselées dans des limites non naturelles. Cela explique, par exemple, qu'il y ait trois Guinées, qui ne se distinguent que par leur passé colonial.

La Guinée Bissau était portugaise jusqu'à il y a un demi-siècle.
Un petit pays, seulement deux millions d'habitants ; parmi les plus pauvres de tous, avec une espérance de vie encore inférieure à 60 ans. La situation politique et institutionnelle est instable ; l'ombre du trafic de drogue plane sur des zones du territoire, tremplin pour l'approvisionnement de l'Europe.

Mais même dans des scénarios difficiles, l'espoir fait péniblement son chemin. Les amis de l'association Abala Lite ont rencontré ces personnes en 2006 ; et depuis, ils n'ont cessé de développer des initiatives ensemble. Un engagement auquel nous avons adhéré avec plaisir peu de temps après.
L'action s'appuie sur deux points forts : la présence de bénévoles depuis assez longtemps, pour construire une relation profonde avec les personnes et les communautés ; identifier ensemble les priorités d'action et convenir de la manière de les mettre en œuvre.
Une relation forte existe aussi avec les Pères et Sœurs Franciscains, bien présents dans le pays, pour créer des synergies et une constance dans le service.

Elle opère dans plusieurs villages, au nord de la capitale : N'Tchangue, Nhoma, Quida, Nague. D'abord dans le domaine de l'horticulture et de la riziculture - capillairement - pour améliorer la capacité et la sécurité alimentaire des communautés. Progressivement, à un rythme de plus en plus rapide, jusqu'à la création d'un vaste réseau d'initiatives, surtout pour : – donner accès à des sources d'eau potable pour la consommation humaine, des toilettes, l'irrigation ; prévenir de nombreuses maladies; – école, avec cantine; éduquer les enfants, mais aussi les adultes, en apprenant à mieux s'associer pour produire et transformer ; – créer et renforcer le service des formations sanitaires rurales ; une belle ressource aussi pour la prévention « généralisée », comme les centaines d'examens de la vue en 2022 à N'Tchangue qui ont évité des conséquences invalidantes pour les enfants et les adultes.

Avec la participation responsable de la communauté dans leur utilisation, la pérennité des réalisations est prise en charge à la fois dans le soutien économique lorsque cela est possible, et dans la formation de jeunes hommes et femmes pour guider leur exploitation, leur entretien et leurs améliorations. Y compris le personnel de santé, d'une importance vitale.

Notre contribution à ce travail a jusqu'à présent offert beaucoup "d'énergie". Celle de plus d'une centaine de panneaux et autres matériels photovoltaïques pour alimenter hôpitaux, stations de pompage et écoles. Celui de bénévoles techniques qui ont apporté des pompes submersibles et partagé leur expérience de leur installation et d'autres systèmes, puis surveillés à distance. Celui inculqué aux gamins qui ont désormais à leur disposition plusieurs salles informatiques envoyées dans les écoles des Missions Franciscaines.

Aussi cette année encore de nouveaux projets. Y compris les nouveaux puits et la rénovation des puits traditionnels ; l'important lancement d'une « école d'agriculture », initialement basée sur des cycles de rencontres avec des adultes. Puis le lancement d'une formation spécialisée systématique en Italie pour le personnel de santé. Nous sommes prêts à participer avec tout ce que nous pouvons mettre à disposition.

La constance et la méthode des «gens ordinaires» ont créé un chemin à partir de rien: ce qui donnera de plus en plus de développement «humain».

Mauro Palombo
NP Janvier 2023