Révolution par le bas

Nous vivons un moment tragique de l’histoire de l’humanité. C'est aussi un moment difficile pour la vie de l'Église, défigurée par les scandales. J'en ai marre d'entendre parler de prêtres et d'évêques qui trahissent leur vocation.

J'ai un désir depuis toujours et Dieu sait à quel point il est fort. Entre les hauts et les bas de la vie, c'est un désir qui n'a jamais failli. Je voudrais continuer à transmettre aux jeunes qui passent par nos maisons la beauté de la bonté et du désintéressement, la puissance de la prière qui, ensemble, déplacent véritablement des montagnes. Je voudrais que la formation que nous donnons dans nos Arsenaux, faite d'expérience directe et d'exemple, déclenche dans le cœur de ces jeunes le même désir que le mien : que l'Église et le monde changent enfin, par la bonté et la prière de ceux qui qui ont choisi avec la conviction de marcher après Jésus.

L’Église a une capacité de résurrection qui vient d’en bas, des millions de personnes de bonne foi et de bonne volonté qui continuent de croire et tentent de vivre concrètement ce qu’elles croient. C’est pour cette raison que nous devons être convaincus avec force que seule la bonté renouvelle le monde, en mettant seulement les autres avant nous.

Désirer se convertir et entreprendre un travail profond sur soi-même n’est plus une option, c’est un devoir moral de chacun et, de manière particulière, de celui qui écoute la parole de l’Évangile. Travailler en profondeur sur nous-mêmes, combattre les ténèbres et nous remplir de lumière par la prière, la méditation de la parole et l'amour concret des autres.

C’est là, et seulement cela, la plus grande révolution de l’histoire : des femmes et des hommes nouveaux qui, par leur vie, nous feront oublier ce qu’était la guerre.

Ernesto Olivero
Éditorial
NP Octobre 2023