Témoins de paix

Publié le 08-01-2024

de Ernesto Olivero

Un homme vole parce qu’il a moins qu’un autre et qu’au fond il se sent bien.
Aujourd'hui, de nombreux pays européens et non européens refusent d'accueillir des immigrés parce qu'ils sont désormais « trop nombreux », on craint pour sa sécurité et, finalement, on pense que c'est juste. Au nom de la justice, des dizaines de personnes sont encore condamnées à la peine capitale dans de nombreux États : elles ont commis une erreur et il était juste qu'elles l'aient payé de leur vie...

Chaque guerre est menée pour une cause « juste ». Partial, mais certainement « juste » pour un groupe, pour une nation. Et c’est pour cette raison que nous n’avons jamais atteint la vraie paix, celle qui ne laisse aucune trace de ressentiment, de revendications jamais entendues et donc éternellement présentes.
Même ceux qui ont commis l'holocauste l'ont fait au nom de leur propre « justice », réalisée par l'éradication des « irréguliers » et donc préjudiciable à la santé morale de l'État. Les raisons de faire taire votre conscience et de vous sentir bien sont infinies.

Comment peut-on alors dire que la paix est le fruit de la justice ?
Des paramètres objectifs sont nécessaires. L’une, la plus normale pour les hommes civilisés, est certainement de ne pas faire aux autres ce que je ne voudrais pas qu’on me fasse. C'est simple, la clé de la justice envers autrui est placée au cœur de chacun de nous.
Mais cela ne suffit pas encore, car dans le cœur humain il y a de la place pour tout et le contraire de tout. Et souvent c'est le cœur qui peut trahir !

La vraie justice dépasse le cœur de l'homme, car elle est la pensée de Dieu sur notre vie, sur l'histoire. Une pensée née dans l'amour : « Tu aimes toutes les choses qui existent [...] parce qu'elles sont toutes à toi, Seigneur, amoureux de la vie » (Sg 11, 24-26). C’est de la recherche de justice pour tous menée par chacun que naît la paix.

Nous devons comprendre que le paramètre n'est pas moi, mais les autres. La paix ne naît pas de nos « raisons » ni de notre convenance, mais d'une logique inversée, celle qui voit l'autre en premier. Car s’il est vrai que l’homme a besoin de paix, il est également vrai que la paix a besoin de témoins.


Ernesto Olivero
Éditorial
NP janvier 2024


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